Architecture et traditions ancestrales
Seoul est l’une des villes les plus anciennes de Corée du Sud, avec des ruines datant de plus de 4 000 ans avant Jésus-Christ. À l’époque, les habitants vivaient de manière primitive, sans même l’écriture. Certains quartiers comme Guryong Village sont encore plus anciens, et leur nom pourrait même faire référence au royaume de Goguryeo, l’un des trois royaumes coréens. Ces vieux villages correspondent à des lieux où les croyances chamaniques étaient encore très présentes dans les temps anciens. Même aujourd’hui, on y trouve de nombreux shamans professionnels, témoins du patrimoine culturel traditionnel coréen.
Contraste entre richesse et pauvreté
Bien que la Corée du Sud soit devenue l’une des économies les plus développées au monde, le contraste entre richesse et pauvreté demeure toujours présent. Dans les grandes métropoles comme Séoul, on trouve à la fois de luxueux gratte-ciels et des villages de fortune, héritage des anciennes traditions rurales. Si certains pays étrangers peuvent trouver cette situation honteuse, les Coréens considèrent plutôt ces villages pauvres comme les gardiens du folklore coréen ancestral. Leurs habitants ont simplement refusé de s’intégrer au développement de la société moderne.
Un incendie révélateur des tensions sociales
L’incendie récent dans le village de Guryong a mis en lumière les tensions sociales latentes. Situé dans le quartier de Gangnam, le plus riche de Corée du Sud, ses habitants auraient dû bénéficier d’importants dédommagements pour déménager vers des logements neufs. Pourtant, certains riverains ou responsables politiques locaux auraient préféré les maintenir dans des conditions précaires, afin de favoriser leur départ naturel et préserver l’“image” du quartier. Cet incendie mortel, probablement causé par un radiateur électrique, révèle ainsi les stratégies souterraines pour chasser les plus démunis au profit des intérêts économiques.
Préservation du patrimoine vivant
Malgré les tensions sociales, les vieux villages comme Guryong demeurent des lieux précieux où se perpétuent les traditions orales et le patrimoine immatériel coréen. Même si leur pauvreté s’explique en partie par leur refus de la modernité, la Corée du Sud se doit de concilier progrès économique et respect de ses racines culturelles. Plutôt que de simplement chasser leurs habitants, il s’agirait de trouver des solutions pour préserver ces communautés, témoins vivants de l’histoire millénaire du pays. Cela permettrait aux générations futures de découvrir leur culture et identité coréennes à travers ces villages, hauts lieux du folklore national.
Politiques publiques ambivalentes
Pourtant, les politiques publiques sud-coréennes à l’égard de ces villages restent ambiguës. Si la loi oblige à dédommager correctement les habitants en cas de projets urbains, certains responsables locaux préfèrent les maintenir dans la précarité pour favoriser leur départ. D’un autre côté, l’État semble vouloir préserver certains de ces villages en les classant comme zones de protection du patrimoine culturel immatériel. Reste à savoir si ces mesures servent réellement à pérenniser ces communautés ou ne sont que de simples artifices pour leur tourisme culturel. L’avenir de ces hauts lieux du folklore dépendra de la capacité des pouvoirs publics à concilier modernisation et sauvegarde des racines du pays.
Patrimoine immatériel en péril
Malgré leur situation précaire, les habitants des vieux villages comme Guryong demeurent fiers dépositaires de traditions orales et de rituels chamaniques. Pourtant, face à l’exode rural des jeunes générations et au vieillissement de leurs aînés, ce patrimoine immatériel est de plus en plus menacé. C’est toute l’identité culturelle coréenne, façonnée depuis des siècles par ces communautés, qui risque à terme de disparaître. Pour pérenniser la transmission de ces savoirs ancestraux, il faudra donner à ces villages les moyens économiques et culturels de conserver leur mode de vie millénaire, tout en s’ouvrant aux échanges avec le monde moderne. Un défi majeur pour l’avenir de la Corée du Sud.