Les motivations et les préparatifs de l’invasion
Toyotomi Hideyoshi, le célèbre daimyo unificateur du Japon, rêvait de conquérir la Chine et de propager le bouddhisme. Cependant, la distance entre le Japon et la Chine continentale était considérable et aurait rendu une telle entreprise extrêmement difficile d’un point de vue logistique. Hideyoshi décida donc d’abord d’envahir la Corée voisine pour l’utiliser comme base avancée vers la Chine.
L’échec de l’invasion de la Corée
Bien que les forces japonaises aient initialement connu du succès en Corée, capturant même la capitale Séoul, leur invasion fut finalement un échec total. Les Japonais eurent énormément de difficultés à affronter la résistance coréenne aguerrie et le soutien tardif mais crucial de la dynastie Ming de Chine. Après des années de combats acharnés, Hideyoshi fut contraint d’abandonner ses rêves de conquête asiatique.
Analyse des nombreux défis logistiques
Une invasion directe de la Chine continentale aurait posé bien plus de défis logistiques que l’invasion de la Corée. La distance entre le Japon et la Chine était bien plus importante, rendant les trajets maritimes longs et dangereux. De plus, la Chine disposait d’une flotte côtière bien plus puissante qu’aurait pu intercepter les navires de débarquement japonais. Les troupes débarquées auraient par ailleurs eu beaucoup de mal à avancer vers Pékin face à l’immensité du territoire chinois et à la résistance chinoise.
La supériorité militaire de la dynastie Ming
Contrairement à ce qui s’était passé en Corée, l’armée Ming aurait pu engager l’intégralité de ses considérables forces contre les Japonais. Avec près d’un million de soldats réguliers, elle surpassait largement les capacités offensives du Japon féodal. Les Chinois disposaient également d’une artillerie et de fortifications côtières bien plus développées que ne l’imaginaient les Japonais.
Des obstacles géographiques infranchissables
Outre la distance, les Japonais auraient dû traverser la mer de Chine orientale, réputée pour ses typhons dévastateurs. Le débarquement se serait probablement fait dans la province du Zhejiang, mais la traversée des plaines inondables du Yangzi Jiang puis des vastes régions montagneuses du nord de la Chine aurait posé d’immenses difficultés logistiques. De plus, la population chinoise, bien plus nombreuse, aurait opposé une résistance acharnée aux envahisseurs.
Le coût économique et culturel d’un échec
Contrairement à la Corée, le Japon féodal n’aurait tiré aucun bénéfice économique ou culturel d’une invasion ratée de la Chine. Hideyoshi n’aurait pu compter sur aucun butin ni apprentissage de nouvelles technologies. Au contraire, un désastre militaire aurait affaibli durablement le shogunat des Toyotomi. Par ailleurs, la dynastie Ming se serait probablement alliée aux forces mongoles du Nord pour anéantir complètement la menace japonaise.
Conclusion : un désastre inévitable
Les raisons géographiques, logistiques, militaires et économiques rendaient donc une invasion directe du Japon sur la Chine totalement irréaliste et vouée à l’échec le plus cuisant. Même le génie stratégique de Hideyoshi n’aurait pu surmonter de tels obstacles insurmontables. Le shogun japonais avait judicieusement compris les limites de son entreprise, et c’est sans doute pour cette raison qu’il se rabattit d’abord sur la Corée.